mercredi 21 septembre 2016

Quels ont été les hivers à mésange noire ?

Mésange noire (Periparus ater) © Jessica Joachim

Lisa Garnier - qui anime l'excellent blog de Vigie-Nature - a mené une enquête sur quand et pourquoi les mésanges noires apparaissent en masse aux mangeoires.
Vous pouvez lire ses découvertes sur le blog: La mésange qui jongle entre mangeoires et conifères.
Vous y constaterez que le SPOL Mangeoire a été mis à contribution pour identifier les hivers où les mésanges noires ont été capturées en masse (seuls les sites pour lesquels les variables d'effort de capture avaient été renseignées ont pu être inclus).

La base de données EURING: quoi ? pour quoi faire ?

EURING (European Union for Bird Ringing) coordonne et gère la base de données EURING Data Bank, qui centralise les données de reprises et de contrôles à distance documentant les mouvements d'oiseaux et leur démographie à l'échelle continentale. L'équipe du bureau d'EURING vient de publier un article décrivant le contenu et illustrant les potentialités de cette base de données. 

Plus de détails dans l'article:

du Feu, C.R., Clark, J.A., Schaub, M., Fiedler, W. & Baillie, S.R. (2016). The EURING databank – a critical tool for continental scale studies of marked birds. Ringing & Migration, 31, 1–18

mercredi 14 septembre 2016

Du STOC Capture à la démographie des communautés: le projet DEMOCOM financé par l'ANR !

Quand on étudie la dynamique de la biodiversité, on en reste souvent à des changements d'assemblages d'espèces dans un réseau de site, éventuellement pondérées par les abondances de chaque espèce. Mais le fait qu'un communauté s'appauvrisse, ou s'enrichisse, ou se généralise, c'est à la base des individus qui meurent ou qui vont ailleurs, et/ou d'autres qui viennent s'installer pour la première fois sur site. Le projet DEMOCOM (Climate and management effects on community dynamics - developing multispecies demography, ANR-16-CE2-0007) relève le défi de comprendre les processus démographiques responsables des dynamiques d'assemblage d'espèces en réponse à l'exploitation par l'Homme des systèmes ou en réponse aux fluctuations climatiques.

Ce projet a été initié et est porté par Olivier Gimenez et son équipe (Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, Montpellier), spécialistes du développement de nouvelles méthodes de modélisation des processus démographiques et écologiques, et rassemble un consortium national de chercheurs et ingénieurs (CESCO, CEBC, ISEM, ONCFS, MECADEV). Il vient d'être retenu pour financement par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR) - ce qui est un fait exceptionnel, l'ANR ne finançant que 5 à 10% des projets soumis. Le CRBPO est impliqué dans ce projet au travers des deux programmes de Suivi Temporel des Oiseaux Communs: le STOC Points d'écoute pour documenter les variations d'abondance des espèces, et le STOC Capture pour documenter la démographie sous-jacente (survie et recrutement local). Ces deux sources d'information seront modélisées conjointement pour en inférer les mécanismes démographiques responsables des effets des changements climatiques sur les tendances de communautés. D'autres partenaires contribueront avec des jeux de données documentant la démographie de communautés de thons, d'oiseaux marins sub-antarctiques et d'ongulés. Pierre-Yves Henry (CRBPO - MECADEV/CESCO) sera en charge de la coordination du 2ème volet de ce projet, la phase d'application de la méthode DEMOCOM aux cas d'école.

Une nouvelle ère de valorisation de nos données du STOC Capture s'ouvre donc pour les 4 ans à venir (à démarrer en janvier 2017) ! Pour suivre les évolutions du projet DEMOCOM, consultez la page internet dédiée.

Rédaction: Pierre-Yves Henry

Du SPOL Moineau au stress de la vie urbaine: le projet URBASTRESS financé par l'ANR !

Maintenant, plus d'humains vivent en ville qu'à la campagne. L'environnement urbain, créé par l'Homme, n'est pas toujours propice à une vie saine et sereine. Le moineau domestique coévolue avec nous, et l'environnement que nous façonnons, depuis des milliers d'années. Au moins en Europe, c'est une des espèces animales qui nous est le plus étroitement associée. Mais signal alarmant: dans plusieurs mégalopoles du nord de l'Europe, le moineau domestique décline, au point d'être classé dans la liste rouge des espèces en danger d'extinction en Angleterre. Si cette espèce qui a passé des milliers d'années à nos côtés ne parvient plus à vivre dans notre environnement urbain, c'est que nous avons dû générer des villes où la vie est plus stressante qu'à la campagne.
Le projet URBASTRESS (Influence of urbanization on vertebrate populations: an ecophysiological approach), financé par l'Agence Nationale de la Recherche, va explorer trois sources stress environnementaux qui pourraient être la cause de ces moindres performances physiologiques et démographiques des moineaux urbains: le déficit alimentaire (en particulier protéique pendant la croissance des jeunes), l'exposition aux parasites et l'exposition au bruit.
Ce projet a été initié et est porté par Frédéric Angelier (Centre d'Etudes Biologiques de Chizé - CEBC, Deux-Sèvres), spécialiste de la physiologie du stress et de ses conséquences sur les performances des oiseaux, depuis leur métabolisme jusqu'à leur reproduction. Ce projet bénéficiera des compétences de François Brischoux (CEBC, physiologie du stress), Bruno Michaud (CEBC, suivi de populations expérimentales), Charline Parenteau et Colette Trouvé (CEBC, analyses biologiques), Clotilde Biard (IEES, parasitologie évolutive), Frédéric Jiguet (Vigie-Nature/CESCO, tendances des populations en France, au travers du STOC Points d'écoute), de Pierre-Yves Henry (CRBPO/MECADEV-CESCO, démographie des populations et stress trophique) et du réseau des bagueurs CRBPO réalisant la veille sur le fonctionnement démographique (productivité, survie) des populations de moineau domestique en France depuis plus de 10 ans (au travers du Suivi de Populations d'Oiseaux Locaux ciblé sur le moineau domestique).

Après la glorieuse ère du SPOL Moineau des années 2000, portant sur la parasitologie évolutive de la malaria aviaire, le SPOL Moineau va maintenant contribuer à un grand défi scientifique et sociétal: comprendre ce qui limite la vie des animaux en ville (à démarrer en janvier 2017) !